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Dilemme
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Abdel
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MessagePosté le: Sam 17 Avr 2010 - 22:57    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Dilemme   
 
Ce soir tu es partie au bout de l’univers   
Sans subir ni sentir le labeur du voyage   
Tu emportes en toi en unique bagage   
Tes secrets enfouis et tes mystères amers   
 

Douce sœur, te voilà allégée je l’espère   
De ton mal incurable et de ses ravages   
Gestes désespérés, ultime sauvetage   
Mais ton corps si amaigri en a tant souffert   
 

Fallait-il t’assister en une  mort sereine   
Ou invoquer l’espoir pour réduire ta peine   
Et remettre en péril ta fragile survie   
 

Mon âme endolorie a beau se  lamenter   
D’avoir choisi pour toi et pour toi tout tenté   
C’est Dieu qui décide de la fin d’une vie    
 
 
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Humphrey
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MessagePosté le: Lun 19 Avr 2010 - 10:42    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

La forme (alexandrin) est un peu désuète mais le message et les sentiments passent néanmoins.

"Tu emportes en toi en unique bagage"
La répétition du "en" n'est pas très heureuse. Je suggère "comme unique bagage".

"Tes secrets enfouis et tes mystères amers"
Il y a un pied de trop.

"De ton mal incurable et de ses ravages"
Un pied de trop peu sauf si on ne fait pas la liaison "incurable et" mais c'est un peu forcé.
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Abdel
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MessagePosté le: Lun 19 Avr 2010 - 17:47    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

La forme appliquée est celle du sonnet en alexandrins  de 14 vers : deux quatrains et deux tercets.

Les deux quatrains ont la rime en forme, entre autres possibles, de ABBA avec les mêmes "sons" terminaux dans les deux quatrains.

Les deux tercets ont la forme, entre autres, AAB -CCB, le dernier vers du premier tercet rime avec le dernier du second.

 Le dernier vers constitue une conclusion frappante à l'ensemble comme l'exige la règle du sonnet.

Entre autres formes, j'ai choisi que les deux quatrains s'expliquent l'un l'autre et que les deux tercets s'opposent.

Humphrey, tu as raison, il faut remplacer "en" par le mot "comme", qui sera compté une seule syllabe car suivi de "unique " commençant par une voyelle à laquelle il sera rattaché syllabiquement.

Pour "tes secrets enfouis et tes mystères amers ", j'ai fait la synérèse pour le mot "enfouis" (deux syllabes au lieu de trois) à moins que la phonétique n'autorise pas cette licence poétique ("triphtongue" ou diphtongue)

Pour "de ton mal incurable et ses ravages", je pense qu'il  y a plutôt un pied de moins : j'ai compté "ravages "pour trois syllabes alors que le "e" muet en fin de vers même suivi d'un "s", ne compte pas (donc deux syllabes)

Par contre : "incurable et " compte pour quatre syllabes seulement car le "e" muet rencontre une voyelle "e". in/cu/ra/blet ou in/cu/rab/let , je ne sais. Au total, 11 pieds.

Ajoutons aussi que "mystères amers" ne sonne pas bien (la rime reprise deux fois), il faut garder un seul des deux mots.
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Humphrey
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Vierge (24aoû-22sep)

MessagePosté le: Lun 19 Avr 2010 - 21:39    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Abdel a écrit:
Pour "de ton mal incurable et ses ravages", je pense qu'il  y a plutôt un pied de moins : j'ai compté "ravages "pour trois syllabes alors que le "e" muet en fin de vers même suivi d'un "s", ne compte pas (donc deux syllabes)Par contre : "incurable et " compte pour quatre syllabes seulement car le "e" muet rencontre une voyelle "e". in/cu/ra/blet ou in/cu/rab/let , je ne sais. Au total, 11 pieds.

C'est bien ce que je disais : 11 pieds donc un pied de trop peu.  ("trop peu" étant le contraire de "trop")

Pour le reste, j'avais bien vu qu'il sagissait d'un sonnet, forme très classique mais un peu tombée en désuétude dans la poésie contemporaine, non?
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Abdel
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MessagePosté le: Lun 19 Avr 2010 - 22:25    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Un pied de trop peu ? je n'avais pas bien vu, et puis je n'aurais pas compris de toute façon. Ce vers a donc besoin d'un pied, un coup de main aussi.

Pour le reste, je pense personnellement que rien n'est tombé en désuétude, c'est un choix à faire : poésie libre ou cadrée ou entre les deux (néoclassique ). Je suis actif sur un forum où de beaux sonnets sont postés, d'une beauté inouie ! Le mien est juste un gribouillage sincère (parce que vrai) mais pas plus. C'est pourquoi je l'ai posté dans "Atelier" pour étude, d'où mes explications sur le sonnet, un peu de didactique selon les moyens du bord. (Mais posté quand même ailleurs pour voir)

Etaler ses émotions  en forme libre, rien de plus facile pour un poète. Se plier à des règles, c'est bien délicat, plus musical, plus beau sur la forme, mais ça l'est parfois moins sur le fond. C'est mon avis.
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MessagePosté le: Lun 19 Avr 2010 - 22:25    Sujet du message: Publicité

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Humphrey
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MessagePosté le: Mer 21 Avr 2010 - 22:38    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Chacun écrit dans la forme qu'il veut, c'est vrai, mais les formes évoluent et pour ma part je préfère vivre dans et avec mon temps.

Imagines-tu un dramaturge du XXIème siècle qui écrirait encore en alexandrins ?  Aucun théâtre ne le jouerait. Il en va de même avec la poésie: aucun éditeur d'aujourd'hui n'est à la recherche de sonnets, tu peux me croire! On peut ne pas en tenir compte, mais c'est quand même bien d'en être conscient.
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Abdel
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MessagePosté le: Jeu 22 Avr 2010 - 01:49    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Il faut en être  conscient, tu as bien raison Humphrey.

Je ne sais pas si on écrit encore des pièces de théâtre en vers (la pièce "Hystérésis" de feu Lamy est excellente , soit dit en passant, mais la jouer c'est bien difficile).

Je crois qu'on joue encore les chefs d'oeuvres anciens, mais qu'on ne publie ou qu'on n'écrit plus quelque chose de la sorte. Bien dommage pour mon propre goût.

Autres temps, autres goûts.
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Humphrey
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MessagePosté le: Jeu 22 Avr 2010 - 22:57    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Moi aussi j'apprécie ces formes anciennes, tout comme Picasso admirait sans doute les peintres classiques, mais heureusement pour l'histoire de l'art, il n'a pas essayé de les imiter !

Jacques Lamy aimait écrire "à l'ancienne", c'est vrai, et c'est à mon avis une des raisons pour lesquelles, malgré son talent, il n'a pas réellement percé dans le monde littéraire.
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Abdel
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MessagePosté le: Ven 23 Avr 2010 - 02:38    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Il aimait écrire à l'ancienne pour des concours axés sur l'ancien, le classique. Il a eu des dizaines de prix. Il a quand même publié un recueil de nouvelles. Venu tard à l'écriture , comme il aimait le répéter, il n'a pas eu le temps de publier au moins deux romans.

Il était peut-être l'exception qui confirme la règle.
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magic
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MessagePosté le: Ven 23 Avr 2010 - 20:23    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

J'ai bien suivi cette discussion et c'est très enrichissant.
Merci abdel
merci humphrey    
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MessagePosté le: Ven 23 Avr 2010 - 20:23    Sujet du message: Publicité

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Abdel
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MessagePosté le: Ven 23 Avr 2010 - 21:00    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Merci Magic,

On a pris l'habitude, le plaisir aussi, de dialoguer en marge des textes en produisant des échanges consistants, intéressants. C'est un accord tacite pour animer les échanges de manière bien rentable et qualitative. C'est le flood positif et instructif. Il apporte parfois  plus de sel et d'intérêt que les commentaires centrés sur le texte. Une complémentarité des plus souhaitées et des participations les plus louables.

Le texte et le contexte général, rien de plus beau !
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Gilles


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MessagePosté le: Lun 26 Avr 2010 - 07:30    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Abdel a écrit:
Étaler ses émotions en forme libre, rien de plus facile pour un poète.

Peut-être qu'il n'y a rien de plus facile pour qui se croit poète ou pour tout un chacun, mais il y a plusieurs sortes de règles que les poètes s'imposent, je pense par exemple à René Char.

Les règles classiques, sauf exception (et si on a du génie, je pense à D'Aubigné, à Boileau, à Molière) ne produisent que des sentiments conventionnels et contraints, sinon des textes artificiels et illogiques d'où toute fraîcheur et toute force est absente, par la nécessité de trouver la rime (et je ne parle même pas de compter les pieds). Tu dis toi-même que « Se plier à des règles, c'est […] plus beau sur la forme, mais ça l'est parfois moins sur le fond. » On pourrait discuter longtemps sur la beauté, bien sûr, mais je pense qu'on ne doit pas la confondre avec la régularité.

Bref, si on trouve la beauté et la fraîcheur en même temps que la régularité chez Racine, par exemple, je pense que cet art est perdu, parce qu'il correspondant à une forme d'esprit et à une connaissance de la langue qui ne sont plus les nôtres. Ainsi, nous ne pouvons qu'imiter et ne vaudrait-il pas beaucoup mieux chercher à exprimer notre esprit contemporain ?
 
[Reconstruction de mon commentaire perdu.]
 


Dernière édition par Gilles le Lun 26 Avr 2010 - 07:56; édité 2 fois
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Gilles


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MessagePosté le: Lun 26 Avr 2010 - 07:50    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Annexe, pour illustrer mon commentaire ci-haut (plusieurs autres exemples sont possibles). En lisant ces textes, je pense ne pas m'avancer trop en affirmant que nous ne pensons plus du tout ainsi, ni par la vision du monde, ni par les sentiments ?
 
 
La régularité dans le style forcené :

Maquignons de Satan, qui, par espoirs et craintes,
Par feintes pietés et par charités feintes,
Diligens charlatans, pipez et maniez
Nos rebelles fuitifs, nos excommuniés,
Vous vous esjouïssez estans retraits de vices
Et puants excremens : gardez nos immondices,
Nos rongneuses brebis, les pestes du troupeau,
Ou galles que l'Église arrache de sa peau.
   — Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques (1590), 99 à 106.


… et dans le style didactique :

Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont, d'un nuage épais, toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
   — Boileau, L'Art poétique (1674), I


… et dans le style psychologique :

Vous voyez devant vous un prince déplorable,
D'un téméraire orgueil exemple mémorable.
Moi qui contre l'amour fièrement révolté,
Aux fers de ses captifs ai longtemps insulté,
Qui des faibles mortels déplorant les naufrages,
Pensais toujours du bord contempler les orages,
Asservi maintenant sous la commune loi,
Par quel trouble me vois−je emporté loin de moi ?
   — Racine, Phèdre (1677) II, 2.


… et dans le style romantique (avant la lettre) :

Le seul tourment du juste, à son heure dernière,
& le seul dont alors je serai déchiré,
C'est de voir en mourrant, la pâle & sombre envie
Distiller sur son front l'opprobre & l'infâmie,
De mourir pour le peuple & d'en être abhorré.
   — Maximilien de Robespierre, poème écrit vers 1775*

* À 17 ans. Je parie que vous ne saviez pas que Robespierre était poète.
 
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Humphrey
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MessagePosté le: Mar 27 Avr 2010 - 00:49    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Je partage entièrement ton avis, Gilles. J'ajouterais que c'est sans doute le manque d'audace créatrice qui amène encore tant d'apprentis poètes à se tourner vers les formes anciennes. Rimbaud, Baudelaire, Appolinaire, s'ils vivaient aujourd'hui, n'écriraient pas des sonnets, j'en suis convaincu.
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Abdel
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MessagePosté le: Mar 27 Avr 2010 - 02:47    Sujet du message: Dilemme Répondre en citant

Je conçois la poésie comme la convergence de deux arts : la peinture et la musique.

On peint ce qu'on ressent de l'intérieur  ou par réaction à l'extérieur en une forme musicale que l'on adapte à son temps. La poésie classique est toute faite de règles restrictives. Certains poètes ont préféré avoir plus de liberté et ont contribué à l'emergence du néoclassique qui n'est rien d'autres que du classique dont les règles sont transgressées.
La poésie moderne ne signifie pas abandon de toute règle, d'autres règles plus souples président à la construction de tout poème libre : la musicalité et le rythme par les assonnonces et les allitérations, l'exploitation libre et sans contraintes de toutes les possibilités de jouer avec la langue, phonétiquement, grammaticalement, lexiquement, sémantiquement .

C'est au poète de créer ses propres règles, dont on ignore tout d'ailleurs et personne ne se penche dessus pour les étudier. C'est l'affaire du poète libre. Le poète est avant tout quelqu'un qui maîtrise la langue pour pouvoir la rendre maléable à ses jeux créatifs de beauté et de musicalité.

On ne peut pas  prétendre qu'il ya eu une scission entre poésie d'antant et celle d'aujourd'hui ni que les poètes d'antan étaient des abrutis et n'avaient pas le niveau civilisationnel d'aujourd'hui, ni que la civilisation abrutissante de consommation d'aujourd'hui a tué la poésie.

L'art poétique côtoie un besoin réel  d'humanisme et de paix intérieure chez l'homme. Quand ce besoin tarit avec le matérialisme farouche au fil du temps, il ne faut s'attendre qu'au pire .

La constation est unanime, il y a crise de la poésie, tant dans l'écriture que dans l'édition. Qui est le coupable ?
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